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carnet de voyage

Mes vacances en bateau sans permis

Du plus loin que je me souvienne, nous partions en vacances en tribu. De 10 à 20 personnes se retrouvaient ainsi à tout partager l’espace d’une semaine ou deux. Le temps a passé ; aujourd’hui c’est nous qui sommes au seuil de l’âge adulte et il se trouve que cette année trois de nos parents avaient 60 ans… Alors il vint à l’idée de l’un d’entre nous de leur offrir une balade. Des origines bourguignonnes ajoutées au souvenir que nos parents avaient eux-mêmes navigués sur d’autres cours d’eau nous firent réserver une péniche à Venarey. Bien nous en prit !

Il fallait que cela soit une surprise … Ce n’est que sur le chemin vers la Bourgogne qu’ils connurent la destination sans toutefois en connaître l’objectif. Quant apparut la base nautique NICOLS, la messe était dite ! C’est donc à 12 que nous embarquâmes le vendredi soir sur notre esquif baptisé SANCERRE, cela ne s’invente pas ! Alors pour faire bonne mesure et pour donner le ton du weekend, nous ouvrîmes quelques flacons ; la région ne manque pas de références œnologiques et ce n’est pas le moindre de ses attraits. D’ailleurs il y a à Venarey une de ses tables sincères où la bonne chair est respectée et l’ambiance décontractée ; c’est donc au Bistrot de Louise que nous nous sommes rassasiés.

Dès potron-minet, nous entamâmes notre navigation qui nous conduira aux forges de Buffon, un sacré bel endroit à côté duquel nous jetterons l’ancre pour la nuit. Mais avant d’y arriver, nous avons pu profiter à foison du soleil généreux et de la gentillesse du personnel des VNF qui d’une écluse à l’autre nous ouvraient notre voie. Midi fut l’occasion d’une pause barbecue sur le chemin de halage. La cuisson n’étant pas instantanée, nous décidâmes de nous désaltérer ! Quand enfin la viande était cuite, c’est tout naturellement que nous bûmes les bouteilles que nous avions trouvées sur la table à notre arrivée. Délicate attention qui fut appréciée de chacun. Honnêtement, on aurait bien fait une petite sieste, mais vous savez ce que c’est … l’appel du large ! Alors nous appareillâmes, direction Montbard à proximité duquel deux d’entre nous firent une grande longueur dans le canal. Les autres optèrent pour le rooftop. Crème et lunettes obligatoires ! Arrivés à destination, le lieu se prête à la détente ; le canal, son chemin de halage ombragé, les forges, tout prête au repos et la promenade nous emmènera jusqu’au village où nous dinerons au Marronnier qui perpétue cette tradition de l’hostellerie de qualité.

Au petit matin, nous forcerons l’admiration des pêcheurs par notre demi-tour qui, avouons le, était tout à fait exceptionnel. Mais alors que le premier jour s’était effectué sous un ciel bleu, le gris était désormais de mise. Alors, sans réfléchir, il fut décidé de compenser et l’ambiance monta de deux ou trois crans ! Une enceinte sans fil à côté de la barre et la péniche se mit à rouler sur tout le chemin du retour. A chaque passage, les éclusiers nous accompagnaient d’un clin d’œil complice voire d’un déhanché dans le rythme. Et même la maréchaussée qui nous a fait de grands signes en passant. Heureusement qu’ils ne nous ont pas contrôlés… Quant aux vaches, pour un peu elle se sauraient crues à Woodstock !
Si les bonnes choses ont une fin, c’est pour qu’on en garde le souvenir. Et bien, croyez moi, ce weekend est bien ancré dans notre mémoire. Le bateau, le canal, les personnes croisées, le soleil et … notre tribu !

Romain Loisel

 

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